Mali Charrier
Dans le petit Royaume de Belgique, quelques jours avant Halloween, en l’an de grâce 1992, naît une jeune fille nommée Mali Charrier. Dotée d’une imagination débordante, le nez toujours plongé dans un livre, elle se passionne rapidement pour les mondes fantasques. Mais sa tête déborde, menace d’exploser et, inéluctablement, elle se met à écrire. D’abord quelques lignes sur un bout de parchemin, puis quelques pages sous les encouragements chaleureux d’une préceptrice. Un rêve se faufile alors dans son esprit, celui de devenir auteure. Hélas, un horrible monstre se glisse en travers de son chemin : le manque de confiance en soi. La demoiselle n’ose montrer ses écrits qu’à de rares personnes, avant de les cacher dans un feu ronflant où ils disparaîtront à jamais.
Elle grandit, fait la rencontre de son Prince Pas-Si-Charmant-Mais-Très-Drôle et donne naissance à son trésor le plus précieux ; sa fille. Pour endormir cette dernière — qui la qualifie de dragon dès qu’elle a le dos tourné — elle invente des contes chaque soir, telle une Shéhérazade des temps modernes. Et pendant des années, en se tenant éloignée des plumes et des encriers, une histoire pleine de magie et d’épées se développe dans son esprit.
Ce n’est qu’à l’âge de 29 ans qu’elle se décide à la mettre sur papier. Entre-temps, elle aperçoit un petit papillon, aussi magique que magnifique, qui réclame, à qui s’en sent capable, de sanglants récits de Noël. Aussitôt dit, aussitôt fait et le papillon en est satisfait. La bonne nouvelle célébrée, elle n’a plus qu’à reprendre où elle en était, tout en avançant sur d’autres projets à soumettre au petit papillon.